Fribourg
Abbaye de la Fille-Dieu
Abbaye de la Fille-Dieu. (Photo : wikimedia commons, 2009)

11 – L’Abbaye cistercienne de la Fille-Dieu, Romont

Le couvent de la Fille-Dieu (en latin Filia Dei, Fille de Dieu) est situé dans une plaine marécageuse au pied de la colline de Romont. Fondé en 1268 par un groupe de femmes sous la houlette de Juliette de Villa, le couvent vit sa 750e année d’existence sans que la vie monastique n’ait eu à y subir d’interruption.

Programme

10h00 : Allocutions et cérémonie Clou rouge
10h30 : Visite guidée et commentée sous la conduite de M. Thomas Mikulas, architecte et responsable des travaux depuis 30 ans
11h30 : Apéritif

Evénement organisé par la section Gruyère-Veveyse.

Présentation

Moins richement dotée que d’autres maisons de prière, le prieuré de la Fille-Dieu se développe lentement : l’église Notre-Dame n’est consacrée qu’en 1346 au moment où les moniales – qui ont toujours vécu sous la Règle de Saint-Benoît – en adoptent l’interprétation cistercienne. Elevée au rang d’abbaye en 1349, la Fille-Dieu reçoit le droit de combourgeoisie de Romont en 1463. Une première rénovation de l’église a lieu au milieu du XVe siècle. Lors des guerres de Bourgogne, comme le comte de Romont est l’allié de Charles le Téméraire, l’abbaye est endommagée et l’église profanée par les soldats des cantons helvétiques.

« En 1536, Romont devient fribourgeoise et Fribourg établit un administrateur chargé de la gestion du couvent. Sous l’influence d’Hauterive et en particulier de son abbé Guillaume Moënnat, l’observance stricte de la règle, avec clôture et abstinence perpétuelle, fut introduite dans la première moitié du XVIIe s. Les bâtiments conventuels furent rénovés fin XVIIe-début XVIIIe s. » (Kathrin Utz Tremp, DHS). A cette pé-riode, l’abbaye compte une trentaine de moniales. L’abbaye retrouve une certaine prospérité jusqu’en 1730 mais doit vendre une partie de ses biens en 1776. Après la guerre du Sonderbund et la sécularisation de 1848, le couvent se trouve sous la juridiction du Saint-Siège, puis après avoir passé à l’Ordre trappiste de la Stricte Observance, la Fille-Dieu est placée sous la juridiction du Mont-des-Olives (Haut-Rhin). Depuis 1956, l’abbaye dépend directement de l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Elle est la seule abbaye de l’Ordre trappiste en Suisse. Partageant ses journées entre louange de Dieu et travail manuel, la communauté subvient à ses besoins grâce à la fabrication des hosties et de produits artisanaux comme la moutarde.

Une restauration exemplaire

Depuis plus de 30 ans, grâce à l’Association des Amis de la Fille-Dieu, en collaboration étroite avec la communauté des Sœurs, d’importantes campagnes de restauration ont mis en valeur le patrimoine de l’abbaye. Grâce au soutien de ses membres et à des aides institutionnelles, l’Association encourage, finance et assure un suivi des travaux entrepris. La restauration de l’église était le premier objectif de l’Association, créée en 1987. Mené à bien entre 1990 et 1996, ce chantier fut couronné par la pose des vitraux de l’artiste britannique Brian Clarke. Aujourd’hui, réhabilitée dans ses dimensions d’origine, l’église abbatiale apparaît dans sa plénitude, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur rénové au début des années 2000. La listes des rénovations est imposante: cuisines, chevet de l’église, façades du cloître, cellules des moniales (entre 1998 et 2004) ; scriptorium, décoration murale au 1er étage, dallages en molasse, réfectoire (entre 2005 et 2009) ; aménagement du poulailler en atelier de fabrication d’hosties, réfection du bâtiment de l’hôtellerie et des chambres, aménagement de la cour intérieure du cloître (2010-2016) ; et les projets se poursuivent sous l’experte conduite de l’architecte Tomas Mikulas.

Des archives mises en valeur

Le patrimoine musical de Fille-Dieu a fait l’objet d’un travail de valorisation lui aussi remarquable. Le panorama liturgique et musical de l’époque de la fondation (1268) à nos jours a été édité en 2015 sous le titre Liturgie et Musique à l’abbaye cistercienne Notre-Dame de la Fille-Dieu grâce au travail de Mme Alicia Scarcez. Fondé sur les archives de l’abbaye et des monastères voisins et apparentés, il répertorie et commente cent trente-huit documents conservés à la Fille-Dieu et évoque la bibliothèque médiévale de l’abbaye romontoise et les exceptionnels fragments de chant cistercien primitif (copiés vers 1136) qu’elle conserve encore aujourd’hui.
 

Infos

Clou rouge planté le
Samedi, 18 août 2018

Clou rouge visible
Du 18 août au 06 septembre 2018