Valais romand

2 – Le Couvent des capucins, Sion

De 1631 à 1636, les Pères capucins de Savoie font construire un couvent à Sion. C’est au XXe siècle que se produisent les plus grands changements. L’architecte Mirco Ravanne marque de son empreinte l’agrandissement et la reconstruction du couvent dans les années 1960. Ravanne passera quinze ans à Sion pour accomplir cette tâche. Cet édifice appartient aujourd’hui à la Bourgeoisie de Sion qui vient d’entreprendre un programme ambitieux de rénovation.

Programme

11h00 - Cérémonie du Clou rouge au couvent des capucins à Sion
12h00 - Visites guidées

Présentation

Après un premier établissement à Saint-Maurice, les Pères de Savoie expriment le vœu de s’installer à Sion. Après de longues négociations avec la Province de Suisse et suite aux accords de 1630, les capucins bénéficient de l’appui des autorités civiles et religieuses. La construction de l’ensemble conventuel peut débuter en 1631 sur terrain au nord de la ville mis à disposition par le Chapitre cathédrale de Sion. Le couvent et l’église, bâtis selon les règles franciscaines, sont consacrés en 1643 par l’évêque Adrien III de Riedmatten.

Au XXe siècle, l’histoire du couvent des capucins de Sion est marquée par des changements profonds avec les interventions de trois architectes à trois périodes distinctes:

  1. 1920-1930, l’architecte sédunois Alphonse de Kalbermatten reçoit un mandat pour agrandir la sacristie au nord et le chœur, et réaliser un second étage avec dans un premier temps la construction de douze cellules à l’aile Est puis douze cellules à l’aile Sud.
  2. 1947-1948, Fernand Dumas est l’architecte désigné pour réparer les dégâts de l’église, occasionnés par le tremblement de terre de 1946 qui a secoué le Valais. Il profite pour entreprendre une nouvelle décoration intérieure de l’église et confie ce travail à Gino Severini, peintre futuriste italien, et d’autres artistes qui œuvrent pour le renouveau de l’art religieux.
  3. 1962-1964, Mirco Ravanne marque de son empreinte le couvent des capucins de Sion. Né à Venise, actif à Paris dans des bureaux d’architectes réputés, il passe quinze ans dans la capitale valaisanne. Ces années sont consacrées à l’agrandissement et la rénovation du couvent. Mirco Ravanne saisit cette occasion pour exécuter l’œuvre architecturale majeure de sa carrière.

Bien que cette dernière restauration suscite des controverses, les revues spécialisées suisses de l’époque ne s’en font pas l’écho voire l’ignore. Et pourtant, cette œuvre architecturale emblématique qui unit l’ancien et le moderne a interpellé et intrigué au-delà des sédunois et des contours de la ville. Les capucins ont de la peine à s’acclimater à cette modernité avec comme conséquence la mutation du père-gardien Denis Mayoraz en qui Mirco Ravanne avait trouvé une compréhension bienveillante. La raison est d’ordre pécuniaire, le budget alloué pour la réalisation de cette transformation a été largement dépassé.

Il faudra attendre 1979 pour que l’historien de l’architecture Stanislaus von Moos rédige un article sur le couvent des capucins de Sion dans Werk-Archithese avec, en préambule, une question pertinente : «Comment est-il possible que ce bâtiment, qui se place bien au-dessus du niveau de la meilleure architecture de qualité helvétique des années passées, ait été ignoré par les milieux des professionnels du pays pendant toutes ces années ? » Il met en avant la cohérence de cette transformation et redonne des lettres de noblesse à l’œuvre majeure de l’architecte Mirco Ravanne.

Au fil des années, le nombre de capucins décroit et les lieux deviennent trop vastes. Pour y remédier et redonner vie au couvent, l’aile Est est transformée, dans les années 90, pour accueillir l’Association valaisanne en faveur des handicapés physiques et mentaux, devenue depuis la Fondation Emera. Comme la cohabitation convient bien aux nouveaux résidents, il est décidé d’étendre celle-ci à l’aile Sud. Une deuxième phase de travaux est donc mise à l’étude. Entre temps, la Bourgeoisie de Sion reprend les lieux et en devient propriétaire en 2010. Elle mandate l’architecte Pascal Varone pour l’exécution de cette dernière transformation qui dure deux ans, de 2014 à 2016. La principale intervention consiste à réunir deux cellules en une pour former un espace jour et un espace nuit. Quant à l’aile Ouest, elle est aménagée en appartement et destinée aux capucins dont le nombre a passablement diminué.

Sources : Christophe Bolli, Sedunum Nostrum 66, 1998; Patrimoine suisse 4/2017, traditions vivantes.

Infos

Clou rouge planté le
Samedi, 7 avril 2018

Clou rouge visible
Du 07 avril au 19 avril 2018