Située dans la commune du Chenit, au cœur de la vallée de Joux, cette ferme du XVIIIe siècle représente un témoignage exceptionnel de l'histoire et de l'évolution de la région. Dernière ferme d'altitude habitée toute l'année jusqu'en 1960, elle est représentative de l'habitat jurassien traditionnel avec des éléments tels que son « tuyé » - une grande cheminée tronconique en bois - et ses deux niveaux permettant de travailler à l'abri des intempéries. La ferme a également été le témoin de la petite industrie locale, allant de la coutellerie à l'horlogerie, et abrite encore les établis d'horloger et des traces de son passé agricole et industriel.
L'événement a débuté par une randonnée guidée emmenant les participants du Brassus aux Mollards-des-Aubert le long d'un chemin historique, sous la conduite de Jean-Luc Piguet, président de la fondation des Mollards-des-Aubert. S'en est suivi le vernissage du Clou rouge, avec une présentation de Béatrice Lovis, Vice-présidente de la section vaudoise de Patrimoine suisse, qui a introduit le public aux événements du Clou rouge et à son thème 2024 : « Culture du bâti, climat et biodiversité ». Chaque étape du parcours vise à encourager des pratiques architecturales respectueuses de l'environnement, tout en valorisant le patrimoine bâti.
Isabelle Piguet, conseillère municipale de la commune du Chenit, a pris la parole pour parler plus spécifiquement de la commune et de l'importance de la Ferme des Mollards dont le caractère exceptionnel a permis son recensement en tant que patrimoine bâti d'importance régionale, classé « Monument historique ». Elle a également salué le travail remarquable de la fondation Les Mollards-des-Aubert et des artisans pour la restauration du site, qui ont su intégrer des solutions innovantes, tout en respectant le caractère historique de la ferme.
Jean-Luc Piguet, président de la fondation Les Mollards-des-Aubert, a exprimé sa gratitude envers les soutiens reçus notamment de la part des autorités communales et des partenaires privés. Il a rappelé que le projet de restauration s'articule autour de trois phases : assainissement, restauration de l'enveloppe du bâtiment, et finalisation des travaux. « Ce qui est passionnant, c'est qu'en plus d'être classée cette ferme est représentative de l'évolution économique et sociale de la vallée de Joux », a-t-il souligné évoquant l'histoire des premiers habitants de la ferme et leur adaptation aux changements économiques.
Pascal Jacot-Guillarmod, président de Pro Natura Vaud, a pris la parole pour souligner l'importance de la préservation des paysages boisés qui entourent la ferme. Il a expliqué comment ces paysages contribuent à la biodiversité de la région, tout en rappelant les défis liés à la gestion de l'eau, essentielle pour les écosystèmes locaux et pour l'agriculture.
Nicolas Delachaux, responsable des travaux de restauration, a détaillé les défis spécifiques rencontrés lors du projet. Il a notamment mentionné la préservation de l'atelier de Pierre Aubert, un espace emblématique de la ferme qui nécessite une attention particulière pour maintenir son intégrité historique. « Travailler sur ce site est une véritable aventure collective, où chaque décision doit être prise avec soin pour respecter le caractère unique du lieu tout en l'adaptant à des usages modernes et durables », a-t-il expliqué. Des solutions innovantes, comme l'installation de panneaux solaires et un système de lombric-compostage, ont été intégrées pour rendre conserver l'autonomie de la ferme. « C'est un défi de taille de combiner préservation du patrimoine et durabilité, mais c'est essentiel pour assurer la pérennité du site », a ajouté Nicolas Delachaux.
Un des moments forts de la journée a été la révélation d'une gravure de l'artiste de ZEP, « Titeuf aux Mollards-des-Aubert », offerte en soutien au projet de restauration de la ferme. Les tirages, numérotés et signés par l'artiste, sont en vente en édition limitée.
Un apéritif convivial a ensuite permis aux participants de partager leurs impressions et de découvrir plus en profondeur l'histoire de ce lieu unique. L'après-midi a été marqué par des visites guidées thématiques, toutes complètes, qui ont suscité l'intérêt de plus de 120 participants. Une belle occasion de découvrir l'architecture et la restauration de la ferme, les enjeux environnementaux du domaine, l'histoire de l'artiste Pierre Aubert et de sa famille, ainsi que les métiers du bâti.
Photo 4, de gauche à droite :
Olivier Gumy
Jean-Yves Grognuz
Sylviane Aubert
Nicolas Delachaux
Béatrice Lovis
Michel Beetschen
Jean-Luc Piguet
Etienne Berney
Raphaël Aubert
Rencontres sur place
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